la-tarte-gouyasse - legeantambiorix

A l'approche de la Ducasse, la spécialité athoise la plus typique et
la plus populaire est sujet de discussion.
Il s'agit de la tarte à maste(i)lles, ou tarte Gouyasse.

L’origine de cette tarte se perd dans les brumes de l’histoire.

L’existence d’une tarte d’Ath est attestée en 1529.

En 1810, c’est la première mention d’une tarte Goliath, en période de Ducasse, sans pour
autant en connaître la composition. En 1842, la tarte achetée par l’Administration
communale est une tarte au fromage.
Ainsi, à coup sûr, au début du XIXe siècle, il est une tarte spécialement préparée et
offerte en période dédicatoire.

Aucun témoignage, écrit ou oral, notamment des plus anciennes familles de boulangers,
n’a gardé trace de l’ancienne tradition. Nul ne sait dire quand la mastelle a supplanté
toute autre préparation.
En 1928, Maurice Van Haudenarde affirme qu’il s’agit bien de mastelles.

La préparation de la tarte à masteilles donne lieu à plusieurs recettes, chacune avec des variantes
et à prétention d’authenticité.

Pour l’historien Christian Cannuyer, il n’y a pas de formule canonique et, selon lui, toutes
les subtilités résident dans les proportions des ingrédients ajoutés aux mastelles.

Personne n’oserait gâcher cette tarte en s’en empiffrant hors de la période de Ducasse sans en encourrir la damnation éternelle.

Il est vrai que ce met traditionnel n’est consommé par tout Athois puriste qu’après l’parti du samedi et ce jusqu’au terme de la Ducasse: le 8 de septembre. Néanmoins, des boulangers en fabriquent toute l’année.

La Maison des Géants en propose ainsi à ses visiteurs qui demandent une visite avec goûter.
(068/26.51.70)

Le moment privilégié pour la dégustation de la tarte à masteilles est, sans conteste, les instants qui suivent le
combat entre David et Goliath.
Les autorités communales profitent de l’occasion pour inviter diverses personnalités et représentants de corps
constitués autour d’une table généreusement fournie dans un salon de l’Hôtel de Ville.

Cette coutume remonte au moins à 1603. A cette époque, le massart (receveur communal) pourvoyait déjà
aux dépenses « du desjuner ordinaire du jour de la procession » auquel les échevins conviaient des seigneurs
régionaux et les officiers locaux du comte de Hainaut, accompagnés de leurs épouses.

Cette consommation s'accompagne d'un bon verre de vin rouge, idéalement du Bourgogne.

Les textes anciens parlent régulièrement d'acquisition par la Ville de vin ou de vin rouge. Dès le XIVe et le XVe
siècles, des personnes qui ont contribué à l'embellissement de la procession sont rémunérées en partie avec
du vin vermeil.

En 1928, Maurice Van Haudenarde certifie que les libations gastronomiques de l’Hôtel de Ville
sont arrosées d’un Bourgogne, comme autrefois.
Cette coutume s’est implantée peu à peu, d’autant que des historiens ont démontré que le
Hainaut ancien importait en grande partie du vin de Bourgogne et qu’il entretenait avec
cette région de France des liens traditionnels.

Le regain d’intérêt porté à la Ducasse par nos concitoyens depuis plusieurs décennies
témoigne actuellement d’un souci du respect intégral de la Tradition, jusque dans ses
moindres détails.

Les quelques lignes qui précèdent montrent que nos traditions d’aujourd’hui se sont
formées au fils des siècles, à l’instar de tout processus de coutume basé sur la
généralisation et le primat d’une pratique sur d’autres minoritaires.
Des sujets de débat, comme celui-ci, doivent subsister afin que la coutume ne se fige
dans un carcan trop contraignant et n’évolue plus au rythme du cœur de notre Cité.



   Quelques recettes de la tarte Gouyasse (envoyez-moi a mon adresse mail
   Leclercq18Philippe@hotmail.com recette familale, je la rajouterai)

Une "confrérie" de la Tarte Gouyasse ?

L'idée a été récemment relancée sur la création d'une confrérie de la Tarte Gouyasse.
La tradition peut se passer de confrérie pour être perpétuée, mais il est nécessaire de préserver la tarte de toutes les dérives dans sa composition de base.
Une note de plus pour les festivités...